15/09 Abus sexuels : des Inuits canadiens demandent justice devant le Club

Ca se passe en ce moment au Club ! Des délégués Inuits du Canada (groupement Nunavut Tunngavik) sont ce jeudi 15 septembre 2022 depuis 10h30 au Club de la presse de Lyon pour demander l'extradition d'un prêtre, aujourd'hui retraité à Lyon, qu'ils accusent de viols sur des enfants inuits.

Vous trouverez à la fin du présent article (en pièce jointe) le texte de l'allocution "Speaking Notes" prononcée par la cheffe de la délégation, le 15 septembre 2022 au Club.

Les éléments suivants ont été communiqués au Club par les organisateurs (en amont de la conférence) :

"J'ai demandé à rencontrer le président Macron, la Première ministre Borne et le ministre de la justice Dupond-Moretti pour discuter des mesures actives et vives maintenant nécessaires pour finaliser l'extradition de Joannès Rivoire. Je suis ici parce que je crois que le gouvernement français a de bonnes raisons d'autoriser son extradition", a déclaré la présidente de Nunavut Tunngavik, Mme Aluki Kotierk.

Ce prêtre oblat franco-canadien aujourd'hui retraité, vit actuellement dans un EPHAD lyonnais.

Les orateurs :

La présidente Aluki Kotierk, Steve Mapsalak, mais aussi Tanya Tungilik (notre photo) et Jesse Tungilik (fille et fils d'une victime présumée) prendront la parole et répondront aux questions des journalistes (cf. leurs bios expresses à la fin du présent avis).

Organisation de représentation légale des Inuits du Nunavut, Nunavut Tunngavik a pour mission le «bien-être économique, social et culturel des Inuits grâce à la mise en œuvre de l'Accord [NdlR : signé avec le gouvernement d'Ottawa] sur les revendications territoriales du Nunavut». Ce groupement gère notamment un "programme des Enfants disparus des pensionnats" (Missing Children of Residential Schools) pour recueillir des données sur les enfants inuits décédés au moment où ils fréquentaient un pensionnat, sur l’histoire orale des enfants inuits qui ont fréquenté les pensionnats et qui n’en sont jamais revenus, et sur les bébés inuits dont les parents étaient des élèves de pensionnats et qui sont portés disparus. www.tunngavik.com

Contexte :

"Il est urgent de veiller à ce que Joannès Rivoire (qui s'écrit aussi : Johannes Rivoire) soit traduit en justice pour les conséquences dévastatrices de ses actes abusifs sur les victimes inuites et leurs familles à partir des années 1960. Il existe un traité d'extradition entre le Canada et la France. Bien que la France soit réticente à extrader des ressortissants français vers d'autres pays pour y être poursuivis, le traité d'extradition Canada-France n'interdit pas l'extradition de M. Rivoire. L'extradition est possible et peut être rapide."

Quand ? Conférence de presse, le jeudi 15 septembre à partir de 10h30.

Où ? Au siège du Club de la presse de Lyon, 5 rue Pizay, 69001 Lyon (Métro Hôtel de Ville)

Comment vous inscrire à la conférence de presse :

Inscription obligatoire auprès des organisateurs. Veuillez confirmer votre présence au plus tard le mardi 13 septembre à l’adresse e-mail suivante: lievehalsberghe@gmail.com ou en appelant le +32 475 910 918 (en Belgique).

Pour en savoir plus :

Bio expresse :

Aluki Kotierk

Madame Aluki Kotierk est la présidente de Nunavut Tunngavik Incorporated (NTI), l'organisation de représentation légale des Inuits du Nunavut. Elle demande l'extradition du père Joannès Rivoire (Johannes Rivoire) depuis 2017. Par le biais du Comité de partenariat entre les Inuits et la Couronne et de son domaine prioritaire de réconciliation, elle a continuellement plaidé pour l'extradition de Rivoire. Récemment, elle a demandé au gouvernement du Canada d'établir une enquête sur les insuffisances des réponses politiques et juridiques du Canada aux cas connus d'abus horribles contre les Inuits du Nunavut. Elle est titulaire d'un baccalauréat et d'une maîtrise de l'Université Trent et d'un certificat en Qimattuvik du Pirurvik Centre. Avant son élection publique au poste de présidente, Mme Kotierk était cadre supérieur au sein du gouvernement territorial et directrice de l'emploi et de la formation des Inuits pour NTI. Originaire d'Igloolik, elle vit à Iqaluit avec sa famille.

Tanya Tungilik (en photo - crédit : Stewart Burnett)

Mme Tanya Tungilik réclame justice pour son défunt père, Marius Tungilik. Le 29 juillet 2022, à Iqaluit, Tanya s’est adressée au pape François pour lui raconter l’histoire de Marius et le traumatisme intergénérationnel avec lequel vit leur famille. Marius a allégué avoir été victime d’abus sexuels de la part du frère Lucien Parent alors qu’il fréquentait l’école de jour Sir Joseph Bernier et Turquetil Hall, un pensionnat exploité par les Oblats à Chesterfield Inlet, au Nunavut. Marius a également allégué avoir été agressé sexuellement par le père Joannès Rivoire à Naujaat, à l’épicerie locale. Ces allégations ont conduit à des accusations et à un mandat d’arrestation auquel le père Rivoire s’est soustrait depuis 1998 en résidant en France sous la protection des Oblats de Marie Immaculée, un ordre catholique romain. Mme Tungilik a longtemps fait carrière dans les ressources humaines, comme son père. Elle vit à Rankin Inlet, au Nunavut, et est la mère de Michael.

Jesse Tungilik

Fils de Marius Tungilik, victime alléguée du prêtre oblat, M. Jesse Tungilik est un artiste interdisciplinaire établi à Iqaluit, au Nunavut. Il est le créateur de The Spirit of Intergenerational Trauma, une créature évoquant un insecte, hanté par un esprit marqué par un événement traumatisant, représenté par un personnage fusionné sur son dos. Elle témoigne de la relation complexe de Jesse avec son père, feu Marius Tungilik. La sculpture évoque la guérison de Jesse à la suite d’un événement traumatisant intergénérationnel. Il vit à Iqaluit, au Nunavut.

Steve Mapsalak

M. Steve Mapsalak est membre du Conseil de gestion des ressources fauniques du Nunavut, qui est un institut de gouvernement public en vertu de l’Accord du Nunavut, un traité protégé par la Constitution. Il a été député provincial à l’Assemblée législative du Nunavut lors de deux mandats. Il a remporté le siège d’Akulliq pour la première fois en 2004. En 2013, il a été réélu à l’Assemblée législative dans le nouveau district d’Aivilik. M. Mapsalak a déjà été maire de Naujaat, président du Comité des gouverneurs du Collège de l’Arctique du Nunavut, trésorier de la Fiducie du patrimoine inuit et agent administratif principal du hameau de Naujaat. M. Mapsalak demeure à Naujaat, au Nunavut."

(fin du communiqué transmis par les organisateurs / vous trouverez ci-après le texte de l'allocution "Speaking Notes" au format PDF prononcée par la cheffe de la délégation le 15 septembre 2022 devant la presse, au Club)